LA CUISE : LE PANGERMANISME ACTIF 141 très nettement, l'idée pangermaniste. Il se garda bien, en effet, de se laisser englober dans 1’ «Allge-meiner DeutscherSchulverein »(l'Associationgénérale des écoles allemandes) de Berlin, organe très puissant, dont on se défia d'ailleurs immédiatement en Autriche. Au contraire, ce « Schulve-rein » allemand-autrichien prospéra fort rapidement, et, d’après M. Rauter1, encaissa, sous la vigoureuse impulsion que lui imprimèrent en particulier le Dr Moritz Weitlof et le l>' Victor Bitter von Kraus, plus de deux millions de ilorins pendant ses dix premières années d’existence, c'est-à-dire de 1880 à 1890. En même temps, au point de vue parlementaire, l’opposition allemande libérale et progressiste constituait un groupe compact et adoptait comme signal de ralliement la devise : « Le germanisme (Deutschthum) est en danger. » Cette devise indique à elle seule suffisamment l’état d’esprit dominant dans ce parti, dont le rôle sera considérable. Dès ce moment, on peut dire qu’il existe réellement en Autriche, dans le sein de cette opposition, un parti politique important, à caractère national allemand. Et ce parti se montre fort actif ; il tient une sorte d’assemblée générale à Vienne d’abord, puis, se mettant en campagne sans perdre de temps, il organise immédiatement des tournées de confé- 1. 1)' D. Rauter, op. cil., p. 94.