LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF MO justifier leurs inquiétudes. La politique du Gouvernement avait un contre-coup immédiat sur la composition de certaines assemblées locales, comme, par exemple, les Diètes de Bohême et de Moravie, où les Allemands perdaient la majorité et la Diète de la Haute-Autriche elle-même, où leur situation évidemment inexpugnable subissait néanmoins des assauts sérieux qui l’ébranlaient assez fortement. La politique intérieure du ministère était, en effet, nettement et délibérément dirigée contre l’antique prépondérance de l’élément allemand. Nous n'avons pas ici la prétention de vouloir juger cette politique en elle-même, nous ne voulons même pas discuter la question de savoir si peut-être, si sans doute même, la politique de concessions aux nation-lités non allemandes, appliquée de façon moins précipitée, moins brutale, progressivement et avec modération, n’était pas la véritable politique à suivre alors. Mais, au point de vue où nous nous plaçons, une seule chose nous importe et nous frappe, c’est que la politique du comte Hohenvvart devait fatalement susciter de la part des Allemands d’Au-triche, l’opposition la plus résolue. Et tout naturellement cette opposition va se trouver amenée à chercher un appui chez l’homme d’Etat qui, déchu, désabusé, devenu à peine l’ombre de ce qu’il avait été, n'en gardait pas moins la direction de la politique extérieure de la monarchie, qu’il avait toujours aiguillée dans un sens favorable à l’élément aile-