88 LU PANGERMANISME EN AUTRICHE point de vue diplomatique, ne laissa pas cependant que d’inquiéter considérablement la Prusse et, sentant que, désormais, il fallait de nouveau compter avec l’Autriche et qu’il y avait tout intérêt par conséquent à la ménager, elle se décida à faire à son tour des avances à la cour de Vienne. Elle alla même jusqu’à proposer, à mots couverts, quelque chose comme une alliance à ceux que les armées prussiennes avaient cru écraser pour longtemps à Sadovva, moins d’un an auparavant. A ces avances qui lui prouvaient l’efficacité de sa politique, Beust répondit d’une manière correcte mais évasive dans une dépêche qu’il adressait au comle Wimpffen à la date du 17 avril 1867, dépêche destinée à indiquer au ministre d’Autriche la conduite à suivre. Mais fort habilement, et comme il voulait avant tout jouer cartes sur table, Beust autorisait en même temps le comte Wimpffen à communiquer cette dépêche d’instructions à M. de Bismarck. Que cherchait en effet l’homme d’Etat autrichien? Avant tout, à amener la Prusse à préciser ses projets, à déclarer où elle voulait en venir, et ce résultat-là M. de Beust l’obtint par cette attitude d'expectative réservée, qu’il avait si judicieusement adoptée. La Prusse, en effet, se décidait en même temps à dévoiler plus clairement son but, et quel était ce but? C’était d’entraîner l’Autriche dans une guerre contre la France. Dès que ce point lui fut claire-