LE PREMIER ACTE ! SCBWARZENBERG 55 propres intérêts, mais au grand détriment do l'intérêt allemand, elle avait reculé devant la grandeur de la tâche, après avoir commis la lourde faute d’avoir eu un instant l’air de vouloir l’entreprendre et après s’être attiré à tout jamais la haine de la Prusse, humiliée sans profit direct pour elle-même. Pour l’instant, en tout cas, qu’on nous pardonne la trivialité de l’expression, c’était l’Allemagne qui payait les pots cassés. Ce qu’elle redoutait, en etl'et, le plus arrivait; la situation désespérante, à laquelle elle avait essayé de se soustraire par un effort énergique, soutenu pendant deux ans, se trouvait maintenue. On retombait dans le statu quo ante 1848 et on se contentait de décider que la question allemande serait définitivement tranchée dans des conférences libres, qui s’ouvriraient à Dresde. Satisfaction toute platonique, puisque le « Bund » était bientôt rétabli tel quel. Bien plus même, la cause allemande subissait encore un autre échec. En effet, sur le seul terrain, où la politique autrichienne s’était, pendant toute cette période, trouvée d’accord avec les aspirations du sentiment national allemand, sur le terrain économique, l’Autriche était battue et ne parvenait pas à se faire admettre dans le Zollverein. C’était là un échec pour l’Autriche; mais Schwar-zenberg n’était pas homme à se laisser décourager