186 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE certain point couronnée de succès, carie Parlement était prorogé (juin 1897). Le comte Badeni espérait que l’absence pendant quelque temps de cet élément d’agitation perpétuelle, que constituaient les séances de la Chambre, permettrait aux esprits surexcités de se calmer un peu. Son calcul, quelque vraisemblable qu’il pût être, devait se montrer absolument faux. En effet, pendant cette soi-disant période d'accalmie, les réunions populaires, les congrès se multiplièrent à l’infini, de plus en plus violents. Après le Congrès deTeplitz, dont nous avons parlé plus haut, c’est le « Yolkstag » ou Congrès de Reichenberg, puis celui d’Eger, puis celui de lvla-genfurt. Les esprits, au lieu de se calmer, se montent de plus en plus; l’elfervescence grandit encore. Aussi, lorsque le Parlement reprit ses séances et son travail, était-on, si possible, encore plus éloigné de l’apaisement tant souhaité qu’au mois de mai, lorsque l’obstruction avait amené la cessation de toute vie parlementaire. 11 eût été puéril de croire que cette obstruction obstinée allait disparaître par enchantement ; elle reprit, au contraire, plus intense que jamais. Ce qu’il y a même de particulièrement grave, c’est qu’elle n’était pas seulement l’œuvre des partis que leur tempérament habituel et leur clientèle électorale portent tout naturellement aux moyens violents, comme c’est le cas pour le parti pangermaniste. Il convient, en effet, de noter qu’un des discours les plus fameux