LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 169 mais il est bon de faire remarquer qu’il était dû surtout à l'intelligence politique des Allemands modérés, qui, en acceptant une alliance avec l’ennemi de la veille, rendirent une fois de plus à la cause allemande un service inestimable, un de ceux dont les Allemands-Nationaux, par leur entêtement politique et leur intransigeance, étaient et sont encore totalement incapables. Nous avons vu la situation des Allemands-Natio-naux dans les différentes provinces. Il est temps maintenant de revenir à Vienne et de nous demander ce que devenaient les partis allemands en général au Parlement central. Les Allemands libéraux (Deutsch liberale) qui, avec quelques ralliés de l’ancien Club allemand forment la gauche allemande unie et étaient 132 en 1885 et 112 en 1888, ne sont plus en 1891 que 105. Ils perdent par conséquent encore un peu de terrain, quoique moins que pendant la période précédenté, et leur sort est ainsi celui qui échoit trop souvent aux partis modérés aux époques de crise, où ils se voient plus ou moins abandonnés au profit des partis violents dont le programme satisfait mieux les passions. Ils forment, néanmoins, encore un parti très important, fort compact, dont les chefs sont M.de Plener, l’orateur éloquent et tenace que nous avons déjà vu à l’œuvre, et M. de Chlu-metzky ', qui ont tous deux été élevés à la bonne 1. Chlumetzky (Jean de), né à Zara, le 23 mars 1834, étudiant à Brno (Brünn) et Olomouc (Olmütz), puis entre dans l’adminis-