LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 123 vague et ne mérite pas de retenir pour l’instant l’attention, d’autantplus que nous retrouverons ces « Jeunes » sur notre route avant longtemps. Donc, en somme, à l’intérieur, état de crise aiguë, triomphe des idées fédéralistes, opposition à outrance et mécontentement considérable des partis allemands. A l’extérieur, cependant, les choses ont marché aussi, et comme, en politique, tout se tient, la politique extérieure a subi le contre-coup des événements intérieurs, et va, à son tour, réagir sur la politique intérieure de la monarchie austro-hongroise. L’agitation, la campagne vigoureuse des Allemands d'Autriche contre le ministère Hohen-wart, furent, en effet, bien vues et encouragées à Berlin. L’on n'y réfléchit sans doute pas que si l’Allemagne voulait un jour réaliser l’idéal pangermaniste en annexant l’Autriche allemande, 1 intérêt immédiat commandait de laisser le Gouvernement autrichien mécontenter à loisir les Allemands d’Autriche, puisque ce mécontentement ne pourrait, en les détachant des Habsbourg, que les pousser à se jeter dans les bras des llohenzollern. Car, par une contradiction en apparence bizarre et inexplicable, la présence au pouvoir d’un ministère anti-allemand en Autriche est bien certainement le meilleur atout dans le jeu des pangermanistes. C’est là un fait que le cabinet de Berlin, que M. de Bismarck qui le dirigeait, et au regard pénétrant de qui rien n’échappait, ne peuvent pas avoir méconnu. Nous sommes