LA CRISE : LE PANGERMANISME ACTIF 167 ment; mais il est assez curieux de constater que c’est précisément dans les provinces où la lutte est très ardente, comme en Bohème et en Basse-Autriche (province très importante à cause deVienne qui en est la capitale) que le parti national-alle-mand semble forcé de reculer, et ceci est un symptôme fâcheux pour un parti qui, comme celui-là, devait au contraire jusqu’ici une grande partie de ses succès à l’état de crise qui avait présidé à sa naissance. Si nous prenons maintenant le total des représentants du parti national-allemand aux Landtage des provinces que nous avons examinées en 1883 et en 1889, nous trouvons que les Allemands-Nationaux avaient 70 représentants sur 591 en 1883 et en ont 75 sur 595 en 1889. En 1889, par conséquent, sur 595 députés aux Diètes dans les provinces étudiées par M. Patzelt, le parti national-allemand en comptait 75, ce qui nous donne la proportion assez considérable sans doute, mais encore peu inquiétante de 12,6 0/0. Voilà, en somme, la situation du parti national-allemand à cette époque, telle qu’elle se dégage de l’examen des assemblées provinciales. En regard de ce tableau du mouvement panger-maniste dans les provinces de la Cisleithanie, il est intéressant de voir ce qu’une institution, qui travaillait à l’œuvre de germanisation sans doute (elle ne s’en cachait d’ailleurs nullement), mais sans violence et qui avait refusé le patronage de Berlin,