9 i LE PANGERMANISME EN AUTRICHE licatif en lui-même, de nombreux Allemands d’Allemagne, comme, par exemple, pour n’en citer qu’un, Müller de Francfort, y exprimer dans des discours chaleureux leurs sympathies pour l’Autriche. Mais ce qui constitue pour nous l’intérêt principal de ces fêtes, c’est le discours que prononça à cette occasion M. de Beust. Ce discours était très attendu et il ne pouvait en être autrement. Le ministre des Affaires étrangères d’Autriche, parlant devant des Allemands d’Allemagne, à un moment où sa situation vis-à-vis de la Prusse devenait de plus en plus délicate par suite de son désaccord persistant avec M. de Thil, ministre des Affaires étrangères de Prusse, n’était-ce point un événement sensationnel? L’allocution de M. de Beust fut peut-être pour beaucoup de ceux qui s’attendaient à voir le ministre autrichien entamer une virulente polémique avec la Prusse, une réelle déception; elle était, en effet, d’une tenue fort réservée et très diplomatique. L’on y trouve, cependant, deux phrases qui, bien comprises, forment le fond même de sa politique allemande. Nous les empruntons à la traduction de M. Frédéric Kohn Abrest1 : « La politique de l’Autriche, y déclare M. de Beust, ne se mêle pas aujourd’hui des affaires d’Allemagne et ce ne sont pas des pensées de revanche qui occupent les esprits de notre empire. ( Vifs applait- 1. Mémoires du comte de Beust (traduction Frédéric Ivoh n Abrest), t. II, 1866-1885, p. 184.