124 LE PANGERMANISME EN AUTRICHE donc amenés à conclure du fait, que, visiblement, ostensiblement, la politique allemande soutint et encouragea la campagne des partis allemands en Autriche, que le Gouvernement allemand avait dès lors compris que la réalisation de l'idéal pangerma-niste irait contre ses intérêts et que la « Grande Allemagne » ne pourrait se faire qu’au détriment de la Prusse. C’estaussi l’époque des fameuses entrevues d’Ischl, de Salzburg et de Gastein (été 1871), où se prépare déjà entre Bismarck et Andrassy1 l’alliance austro-allemande. Tout ceci se passe plus ou moins derrière le dosde M. de Beust qui, sans doute, fut tenu à l’écart, de M. de Beust, dont le renvoi, couronnement final de la politique et des rancunes bismarc-kiennes, devient dès lors une chose presque décidée entre le ministre allemand et l’homme d’Etat hongrois. Mais cette alliance austro-allemande qui se trame alors, exige aussi une politique intérieure germanophile, donc le remplacement plus ou moins prochain du ministère llohenwart par un ministère allemand. De ces entrevues fameuses, nous ne retiendrons 1. Andrassy (Jules, comte), né en 1823 à Zemplin, membre de la Diète de Presbourg, prend part à la guerre de l’indépendance et représente à Constantinople le Gouvernement réfugié à Debreczin. Condamné à mort par contumace et exécuté en effigie, il se réfugie à Paris. Il rentre en Hongrie en I860 et au Parlement en 1861, et devient un des membres les plus actifs du parti Deak. Chef du ministère magyar en 1867, il succède à Beust aux Affaires étrangères en 1871 et quitte le pouvoir en 1879.