L’AFFAIRE ALBANAISE 37 ou Zêta fut le Monténégro médiéval) qui part du Kos-sovo polié, centre historique, nœud de routes de la « Vieille Serbie », et aboutit à Shkodra (Scutari), le port albanais du Nord; au centre l’antique via Egnatia, route maîtresse delà domination romaine, qui vient de Monastir et d’Okhrid pour déboucher h Dourreus (Du-razzo); enfin au Sud la piste qui court de Kortcha (la Koritsa des Grecs) jusqu’au port de Saranda (Santi-Quaranta). Longtemps l’Albanie fut dépecée parce que Slaves ou Grecs détenaient les chemins du Nord et du Sud. Elle ne recouvra son indépendance qu’avec la possession de ses routes vitales. Ces trois pistes, les Italiens les transforment. L’état-major italien a en Albanie un délégué permanent : c’est le général Carniccio. Il est chargé d’organiser l’armée albanaise. Les Albanais forment en fait une milice permanente, et, durant la guerre, l’état-major français de Salonique n’eut aucun mal à armer les tribus du Sud, le tabor albanais. Il s’agissait alors d’une œuvre commune à la France, la Serbie et l’Italie : on combattait l’armée autrichienne. Maintenant nous sommes en paix. L’Albanie n’a pas d’ennemis, et, en aurait-elle, elle peut faire app^l au Pacte, elle est membre de la Société des Nations Rien, dans la décision de la Conférence des Ambassadeurs du 9 novembre 1921, n’autorise l’Italie à se prévaloir de ses « intérêts stratégiques « afin d’armer l’Albanie : l’article 4 déclare que « toutes modifications des frontières albanaises constituent un danger pour la sécurité stratégique de l’Italie ». Le général Carniccio a pris pour base le système des milices de tribus, facile à faire admettre aux fiss, commode à lever dans ces petites cellules, séparées les