50 LES BALKANS FACE A L’ITALIE III. — Les ripostes. L’intervention des Puissances. — Apaiser le conflit, c’est le principal; on n'ergote pas sur les moyens employés pour amener la détente. Sans doute la méthode recommandée à Tirana et à Belgrade n’était pas sans analogie avec une autre de fâcheuse mémoire : chaque fois que, de 1908 à 1914, une initiative autrichienne provoquait la révolte serbe, on associait l’Autriche aux démarches européennes qui voulaient calmer la Serbie. Ainsi la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne se firent assister de l’Italie. La manœuvre ne fut pas malhabile puisque, en impliquant les perturbateurs dans les opérations pacifiques, on finit par les compromettre et leur imposer la paix. La Grande-Bretagne trouve que l’Italie abuse un peu du quitus. Le 2 mai aux Communes Sir Austen Chamberlain donnait a Mussolini un discret, un tardif mais un sérieux avertissement : au-dessus du pacte méditerranéen, de l’amitié italienne, il met « le maintien de la paix ». Les quatre grandes puissances ont fait le 23, dans les capitales albanaise et iougoslave, des démarches « parallèles », semblables, mais non communes : elles ont invité ici à retirer la note du ministre à Tirana, protestant contre l’arrestation du drogman officiel, et là à mettre en liberté le drogman, appréhendé en dépit du droit international. On plaçait sur le même pied sans doute l’Albanie, qui violait le droit des gens, et la Iou-goslavie qui protestait, méconnaissait l’amour-proprp