34 LES BALKANS FACE A L’ITALIE de surveiller la rade de Vallonapar quelques garnisaires, laissés en sentinelles sur le rocher deSasséno.La nation albanaise s'affirmait. Il a fallu que l’Efat albanais fût maître des communications pour consacrer l’indépendance de la nation albanaise. Les voisins s’en rendirent compte, qui n’avaient, de leur côté, cessé de revendiquer des portions de territoires. Du jour où l’Albanie fut en possession au Sud de la route Saranda-Kortcha (Santi-Quaranta-Koritsa), les Grecs, dont la destinée était sur l’Égée, renoncèrent àl’ « Épire du Nord ». Du jour où l’Albanie se fixa à Shkodra (Scutari) et sur la route du bas Drin, les Serbes, installés sur l’Adriatique, abandonnèrent leurs espoirs de sortie unique par la « porte de Scutari ». Mais le fascisme reprenait les traditions de Venise et de Rome. Contre le gouvernement musulman de Tirana, il fomentait les révoltes des catholiques du Nord, de ce massif mirdite, dont 1’ « abbé mitré » d’Orochi est docile aux vues romaines, exposées par les Franciscains. Mais depuis deux ans, toutes ces tentatives soudoyées avortèrent. Le traité de Tirana : l'aspect italien. — Alors Rome tente une autre méthode. C’est sur le ministère de Tirana qu’elle agit. Le 27 novembre 1926 elle signe un traité qui, comme tous les traités publics, est anodin en apparence. « Maintenir le statu quo politique, juridique et territorial de l’Albanie dans le cadre des traités... et du pacte de la Société des Nations » : tel est le but. « Appui mutuel et collaboration cordiale », qui restent à définir, « procédure spéciale de conciliation ou d’arbitrage » : tels sont les moyens. Le ministre des affaires étrangères iougoslave, M. Nin-