LA QUESTION MACÉDONIENNE 107 S’il y a un sauvetage à opérer, c’est à toute l’Europe de l’entreprendre. La misère est mauvaise conseillère, et l’on évoque un autre danger. En Bulgarie tout le monde parle de la propagande bolchévique, évoque les souvenirs, les cauchemars, les bombes du 16 avril 1925, quand sautait la cathédrale Svéta Nédélia et que nombre de ministres gisaient à l’hôpital. En Iougoslavie, on ne peut aborder personne sans qu’il ne voie l’Italie, l’appétit italien le long de l’Adriatique, de l’Istrie à l’Albanie. Pour défendre la politique « les Balkans aux peuples balkaniques » on entend dire partout : c’est l’entente qui s’impose. II. — Les attentats de l’automne 1927. Soudain réveil. Du petit coin de Pétritch, Djoumaïa, Kustendil, de ce coin de la Bulgarie occidentale, qui est le refuge des Macédoniens professionnels, des fous passent les frontières grecque ou iougoslave. Durant la seconde quinzaine de septembre 1927 et le début d’octobre, des attentats se succèdent. Le 20 septembre, à Houdova, sur la ligne Skoplié-Guevgueli, une machine infernale fait sauter la locomotive d’un train, et heureusement ne tue personne. Le 28, sur la route de Salo-nique à Serrés, on arrête une automobile transportant des bombes; le conducteur, puis deux hommes, appréhendés à Salonique même, content un semi-roman; ils ne se proposaient rien moins que de faire sauter le consulat serbe de Salonique, la « zone franche » du port, la Banque franco-serbe, la Banque serbo-grecque, les