26 LES BALKANS FACE A L’ITALIE consentante. Dans son prochain entretien, M. Mussolini liera M. Stresemann à la redistribution coloniale. Écartée de la route des Indes, l’Asie Mineure est indifférente à ¡’Amirauté britannique. Les «petits États ». — 1927 : M. Mussolini, qui paraissait s’assagir depuis les incidents garibaldiens de l’automne, reprend son thème favori devant un journaliste de la Neue Freie Presse viennoise; il jette l’anathème aux « idéalismes humanitaires des pacifistes », répète que « l’Italie ne peut nourrir tout son peuple », croit à « la force lente et logique de l’histoire », espère que cette expansion « sera pacifique », et, pour commencer, menace au besoin : « Nous devons nous étendre ou faire explosion. » A bon entendeur salut. Conséquence d’un quadruple avertissement, qui précède. Nous avons déjà résumé l’activité diplomatique du fascisme impérialiste dans les derniers mois de l’année passée. Voici le moment où, les précautions prises, on s’adresse à un nouvel, un plus entêté interlocuteur. L’enchaînement est dans la logique d’une politique qui songe à la France : 7 août, traité avec l’Espagne ; 17 septembre, traité avec la Roumanie; 27 novembre, traité avec l’Albanie; 29 décembre, traité avec l’Allemagne. La France est une des gardiennes de la paix européenne sur la Méditerranée, dans l'Europe centrale et sur le Rhin. Quatre tentatives pour affaiblir la position française, en suscitant des convoitises, en faisant naître des inquiétudes : l’Espagne la tiendra en haleine du côté de l’Afrique du Nord; la Petite Entente se disperse et regarde vers les Balkans; et on détache de Locarno une Allemagne armée, mouvante. Relisons les déclarations. On lit à travers les lignes la promesse italienne :