LES CRISES INTERNES 99 hellénique. Ils s’installèrent sur les plus vastes terres récemment acquises, que les garnisaires tiircs avaient laissées en friche durant des siècles, sur les « Campa-nies » du Nord, Thessalie, Macédoine, Thrace de l’Ouest. Ou bien, aux villes, simples juxtapositions d’un musée et d’un bazar, ils ajoutèrent, avec des carrés de béton ou de briques, des faubourgs neufs, industriels, vivifiés. L’horizon grec s’élargit. Devant cette invasion de travailleurs déracinés, les clans, les kommata, perdent peu à peu leur puissance. Longue lutte où intervient maintes fois l’armée vaincue, inoccupée. Trois révolutions militaires,— 7 mars 1924, 25 juin 1925, 22 août 1926, — appuyées, acceptées des immigrants. Mais deux fois la révolution, faite contre les coteries parlementaires, sacrifia les intérêts de la nation aux ambitions des individus. La nation prend sa revanche : les royalistes purs n’ont plus que 53 sièges (sur 280), les ralliés 59; mais les libéraux (anciens venisélistes) rentrent 109, les républicains 42. Autour de l'Union libérale, l’union sacrée est possible : un ministère « œcuménique » se forme, sous M. Zaïmis, vieil opportuniste, aimable fossoyeur du passé, installateur de l’avenir. Le 4 juin 1927 la nouvelle Chambre votait la constitution républicaine, et les royalistes purs quittaient le ministère, ainsi affermi à gauche.