118 LES BALKANS FACE A L’ITALIE Les nouvelles Macédoines. — Le Secolo du 8 octobre annonce en manchette que « la Macédoine lutte pour sa liberté ». Ainsi perce le bout de l’oreille italienne. Malheureusement pour ces fantaisies, pendant cinq semaines j’ai parcouru le pays, n’ai cessé de causer avec les médecins, les ingénieurs, les maîtres d’école, les paysans, les hommes politiques des trois États, même avec di s membres éminents du Comité macédonien. Seuls quelques agitateurs tentent de compromettre la paix. Ils sont seuls en effet : bombes et coups de revolver n’ont pas réussi à ameuter, à émouvoir la population. Concluons par quelques remarques : 1) Les paysans macédoniens eux-mêmes imposent la paix dont ils ont besoin. Ceux de la Macédoine iougo-slave ont coopéré f» l’arrestation des meurtriers de Chtip. La personne du général Kovatchévitch importe peu. Les paysans sont las de la factice agitation macédonienne. Ils veulent la paix, et c’f st tout. De l’autre côté de la frontière, en Bulgarie, c’e*t même chose. Ils en ont assez de la tyrannie du Comité, qui a fait son domaine des arrondissements frontières, de Pétritch, de Kustendil, prélevant des dîmes, des douanes, créant des tribunaux « révolutionnaires ». 11 ne se passe pas de jour qu’un paysan « bulgare » ne franchisse la frontière, ne demande aux autorités serbes de l’accueillir en « Serbie du Sud ». En août et septembre plus de 250 se sont enfuis de Pétritch, du fief du Comité macédonien. 2) Le gouvernement de Sofia a dans cette affaire montré le plus grand sang-froid, la plus grande correction. Il a annoncé l’énergie, a proclamé l’état de sièse à Pétritch, à Kustendil. Certes sa tâche est difficile. Les Macédoniens émigrés, élevés depuis 1870 dans les écoles de la