LES CRISES INTERNES 93 Svéta Nédélia, — la vieille cathédrale dont les décombres se dressent encore en remords au milieu de Sofia même, — ont laissé une sorte de cauchemar chez les spectateurs, chez les Soflotes- Et certains préfèrent le manque de libertés au retour des jours sombres. Quelle leçon pour l’Occident! Voici mainienant l’adversaire traditionnel de la descente russe sur le Balkan. La diplomatie britannique a gardé les traditions des Palmerston, des Disraeli. Aujourd'hui, la Mussie est hors de cause. Mais Londres n'en voit pas moins à l’Orient de l’iîurope un autre spectre slave, la grande Iougoslavie unifiée. Au fond, des Bulgares aux Slovènes, tous les Slaves du Sud parlent à peu près même langue. Déjà les plus ouverts parmi les deux peuples, Bulgares et Iougoslaves, voient en rêve cette Iougoslavie réelle qui irait des portes de Trieste aux approches de Constantinople. Un Etat de 20 millions d’habitants, qui aurait son mot à dire. Si lointaine que soit la réalisation de ces vastes espoirs, — car il y a encore des occasions ou des prétextes de discorde, — la Grande-Bretagne en est à l’avance interdite et effrayée. Tout son travail est en jeu pour empêcher le rapprochement. Et sa méthode habituelle semble parfois réussir. La cavalerie de Saint-Georges court aisément en éclaireuse. Elle met la main sur les Banques, bien que, malgré un essai récent, la Banque Nationale lui ait échappé. M. Bourof n’a pas voulu faire de son pays un British Dominion. Klle entre dans les entreprises et elle impose sa loi : pour l'installation de la T. S. P. nationale, la Compagnie Marconi l’emporte sur la Itadio-France, qui cependant avait soumissionné à des prix beaucoup plus bas. Et peut-être bientôt le