20 LES BALKANS FACE A L’ITALIE currence. Ce n'est pas au moment où la Communauté des Nations britanniques pousse les flottes anglaises vers le Pacitique, que le Foreign Office s’aviserait de rompre, au profit d’une puissance, l’équilibre méditerranéen. tît c’est bien mal connaître la diplomatie en général que de croire qu’elle peut souscrire à un formel blanc-seing. Il s’est sans doute passé à Livourne entre les deux ministres ce qui s’est tramé à Buchlau le 16 septembre 1908 entre Isvolski et d’Aehrenthal, à la veille de l’annexion par l’Autriche de la Bosnie, ce qui s’est préparé le 11 octobre 1865 à Biarritz entre Napoléon III et Bismarck. Dans ces sortes d’entrevues, un des interlocuteurs parle, propose, sort des plans ; l’autre écoute. Qui ne dit mot consent? Ce n’est pas sûr. Nous nous imaginons volontiers qu’il n’est sorti de Livourne aucune tractation précise. Mussolini a besoin de la Grande-Bretagne. Mais les Iles-Britanniques, qui manquent de clientèle, ont besoin du domaine nord-méditerranéen. De là à écouter avec complaisance le plan d’invasion balkanique, politique pour l’Italie, économique pour l’Angleterre, il n’y a certes qu’un pas Les bureaux du Foreign Office n’aiment pas qu’on dérange leurs habitudes. Ils en sont restés encore à la géographie d’avant-guerre, font de Vienne et de Budapest les centres vitaux de l’Iiurope centrale. Ils sont persuadés que les jeunes Etats ne sont pas viables. La Pologne a pâti sept ans de cet état d’esprit d’une ignorance pédante. Ils connaissent l'histoire. Ils ne comprennent pas les forces géographiques qui ont créé les nations. Lorsque, à Biarritz, Napoléon III parla à Bismarck de compensations rhénanes; quand, à Buchlau, Isvolski