politique méditerranéenne 15 des Anglo-Saxons. Ces aliments, ces matières premières viennent pour la plus grande part de l’Est, blé d’Australie et de l’Inde, bœufs et moutons d’Australasie, laine australienne, néo-zélandaise, coton d’Égypte et de l'Inde, caoutchouc et étain de Malaisie, manganèse et même fonte de l’Inde, coprah de toute là bordure des Océans tropicaux, sans oublier le pétrole de Perse et de l’Insulinde qu’exploitent les compagnies britanniques, etc., etc... 60 0/0 du trafic de Suez déploient le pavillon anglais. Or, perdue à l’extrémité d’un monde étalé autour du Pacifique et de sa tentacule, l’Océan Indien, la Grande-Bretagne risque à chaque tournant de ne plus tenir les fils conducteurs. Jadis elle envoyait ses enfants déshérités. Mais l’Irlande n’est plus serve ni famélique. Jadis le monopole des câbles lui donnait, sans rival, le contrôle incontestable des bourses et des marchés. Mais voici que la T. S. F. lui ravit ce privilège. Jadis ses produits industriels venaient remplacer sur les places coloniales les matières premières qu’elle y raflait. Mais les Dominions et les Indes se créent une industrie à leur tour, se rétractent, gardent leurs produits; d’année en année les exportations de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie, du Canada et du Cap, de l’Inde et de ses annexes diminuent à destination de Liverpool et de Londres. Le schisme économique est-il, quoique lointain encore, un avertissement, un symbole, qui précédera la sécession? Pourtant les Dominions du Pacifique, le futur Dominion des Indes, bien que désireux de se servir seuls, de garder pour eux-mêmes une table si bien garnie, ont encore besoin de la métropole. Ils doivent se garer d’un