L’AFFAIRE ALBANAISE 01 qui, après avoir poursuivi l’ombre de l’amitié italienne, donna, à la suite du traité de Tirana, une démission retentissante, voulut, dans un article de la Revue des ¡Vivants sur la Tension adriatique, préciser les grands traits de cet encerclement iougoslave par la politique italienne. M. Nintchitch est un homme pondéré, qui a conclu les accords de Nettuno, quia tout fait au pouvoir pour écarter les frictions entre Belgrade et Rome; son article rend encore hommage à M . Mussolini, qu’il veut bien qualifier de « prudent » et d’« averti ». Les faits, Iqu’il relie, semblent émouvants, d’autant plus. Un fin {Connaisseur des questions balkaniques, M. Albert Mous-îset, étudiant l’Alerte albanaise dans le Monde slave d'avril 1927, aboutit, sur la pénétration, la suzeraineté italiennes, à d'identiques conclusions : l’Italie maîtresse du commerce, des banques, de l’armée, des routes albanaises, dénonçant sans raisons des préparatifs militaires iougoslaves, paraît vouloir faire une colonie de l'Albanie : « Une occupation militaire italienne de l’Albanie obligerait tôt ou tard le gouvernement serbe-croate-slovène à prononcer un non possumus, qui serait île point de départ de complications extrêmement graves. » La Petite Entente, gardienne de la paix de l’Europe, devait tenter d’aplanir ce conflit : il n’avait de racines profondes que parce que certains préféraient à la Paix la Gloire. Sans doute, la Petite Entente n’a été fondée que dans la vue précise de contrecarrer en Hongrie les espoirs de restauration habsbourgeoise, de revanche sur les Slaves et les Roumains affranchis. Mais aujourd’hui la politique magyare est liée à la politique italienne. Les journaux italiens célèbrent l’habileté du comte Bethlen