24 LES BALKANS l'ACE A L’ITALIE Tchad, il concluait : « Que les Français bien intentionnés nous fassent le plaisir d’ouvrir un atlas géographique et de nous indiquer eux-mêmes en quelle région inexplorée du monde ils sont disposés à nous permettre cette expansion, qu’avec tant de générosité ils commencent à nous accorder dans l’abstrait. » C’est le thème que la Tribuna ne cesse de reprendre. La Méditerranée « marenostrum ». —Ardent protagoniste de l’expansion italienne, M. Francesco Coppola prétend éliminer les équivoques : le 5 novembre 1926 il s’élevait dans la Tribuna contre l’idée, ancrée en certains cerveaux français, disait-il, que l'Italie surpeuplée pourra toujours pourvoir d’hommes sa voisine dépeuplée. « Quand on parle d’expansion italienne, ajoutait-il, il faut entendre avant tout une expansion politico-territoriale, c’est-à-dire pratiquement coloniale. La véritable solution est unique : c’est de la terre, de la terre coloniale italienne, ou au moins de la terre sous le contrôle politique de l’Italie, de la terre pour son peuple trop nombreux dans la péninsule, de la terre pour sa puissance, de la terre pour sa liberté méditerranéenne. Nous n’entendons pas par là demander à là France... de nous faire cadeau de terres françaises. Nous prétendons seulement qu’elle cesse d’être systématiquement notre adversaire, qu’elle soit vraiment et sincèrement solidaire avec nous, aussi bien pour la réparation qui nous est due dans la distribution inique des mandats, que dans notre expansion ultérieure directe, là où, en dehors de ses possessions, finira tôt ou tard par nous conduire la nécessité irrésistible de notre destin. » C’est donc un marché que l’on propose à la France. Aux dépens de qui?