LES CRISES INTERNES 85 177 voix au moins, 203 peut-être, car on court au secours de la victoire : mais dans cette coalition radi-cale-démocrate, sorte d'union sacrée, il n’aura pour lui que 95 radicaux sur 112, 43 démocrates sur 61, plus les musulmans bosniaques du Dr Spaho (18) et les cléricaux Slovènes de l’abbé Korochets (21). Ces deux adhésions sont capitales. Pour voir clair, il faut s’éloigner de cet échiquier électoral. L’histoire intérieure delà lougoslavie, depuis l’Unité, ce sont deux phases. Jusqu’en 1926, la Skoupchtina seule domine : c’est une vraie Convention, et les chefs de partis, les stranka, sont les rois. Ce sont les dirigeants des vieux partis serbes, qui ne connaissant que les Serbes. En 1925, les Croates, les Slovènes sont dans l’opposition : il y a menace de crise nationale. Les chefs eux-mêmes, les caciques, se disputent entre eux pour la conquête du pouvoir, et, pour se maintenir, poussent les unes contre les autres les trois parties du peuple aux trois noms. Depuis 1926, période nouvelle. Quelqu’un a vu clair dans cette menace, et c’est l’arbitre que la Constitution même a donné au royaume : c’est le roi Alexandre. Sa netteté de vues jadis, quand il n’était que régent, a sauvé la Serbie en sauvant l’armée serbe. Mais il veut être le Roi des Serbes, Croates et Slovènes. Les stranka sont incapables d’assurer l’unité du pays : on se passera d’eux. Le vieux Pachitch, si grands que soient ses services, n’a pas compris cette nécessité, liaditch, le paysan de la Save, — un paysan du Danube, — ne l’a acceptée que peu de temps. Les chefs se battent. Le Roi passe outre- 11 d >nne mandai en dehors des chefs : il forme des gouvernements d’union.