LES CRISES INTERNES 81 tique créé par l'ambition italienne. L’axe de formation de la Serbie s’écartait de l'Adriatique, passait par la Morava et le Vardar, aboutissait aux portes égéennes. Quand l’unité de la langue eut dressé contre l’Empire habsbourgeois l’unité serbe-croate-Slovène, le seul reproche qu’on put adresser aux « Messieurs » de Belgrade, à l’état-major d’officiers et de professeurs qui avaient conçu le nouvel État, était de ne regarder que vers le Sud-Est, de négliger les roules d'Occident. Le fascisme italien, oublieux des traditions mazziniennes, *jse chargea de dévoiler la nécessité d’une vigilance vers les canali dalmates et les passes du Quarnero. La préoccup)Lion unitaire a dominé depuis lors toutes les crises gouvernementales. Sans doute M. Ra-.ditch, chef et enfant terrible du parti paysan croate, a répudié une collaboration qui ne faisait pas la part assez belle aux soucis des agrariens. L’unité linguistique de l'époque héroïque du romantisme iliyrien, l’unité territoriale acquise après la grande guerre doivent être complétées par une unité sociale, la formation de cette démocratie rurale qui monte partout dans les Balkans. La constitution dite du Vidov dan a inscrit le partage desterres. Mais les grandes propriétés sont nombreuses encore dans les plaines mésopotamiennes de la Save et de la Drave. Question qui préoccupe bien plus les paysans de l’Ouest et de Macédoine que les Montagnards de Choumadia, de Bosnie, de Vieille Serbie. L’axe politique passe moins par Nich que par Zagreb, Lioubliana. Les élections provinciales du 23 janvier 1927 furent, sinon une défaite, au moins un amoindrissement pour les centralistes de Belgrade, les « radicaux » unitaires, fidèles à la direction de Pachitch, aux doctrines plus