mm L’AFFAIRE ALBANAISE 57 pratiques basée sur le statu quo dans les Balkans et la sauvegarde de la paix ». En Grèce il y avait une mésintelligence, qui fut grave, avec la voisine du Nord : on se boudait au sujet des débouchés économiques iougoslaves, de la propriété de la voie ferrée vardarienne qui aboutit à Salonique. Le journal fasciste Elefthéros Typos, qui fut l’organe de Pangalos, menait une campagne italophile contre la prétendue hégémonie iougoslave dans la péninsule balkanique. Mais la résistance de la presse grecque fut à peu près générale : le Progrès de Salonique a repris le mot de « nations-sœurs » ; le Messager d’Athènes, dirigé par une vigilante patriote, rappelle la plaie ouverte du Dodécannèseet de Rhodes occupés par l’Italie; le 21 mars, . VHestia, qui reflète la pensée du ministère « œcuménique », — nous dirions d’Union nationale, —écrit cette phrase symptomatique : « Quand s’apaisera le tumulte imprévu, mais non inexplicable, qui s’est élevé entre l'Italie et la Iougoslavie, quand le calme sera rétabli permettant de recueillir des conclusions utiles pour les Etats balkaniques, nous sommes sûrs que ces Etats reconnaîtront que l’incident d’aujourd’hui pourrait contribuer, plus que tout peut-être, à la consolidation d’une conscience balkanique, qui mènerait les nations de la péninsule à la réalisation du Pacte balkanique », au Locarno oriental. En Roumanie, on s’est félicité sans doute du traité italo-roumain et de la reconnaissance, le 9 mars suivant, de l’Unité moldave, de l'annexion bessarabienne. Mais nombre de journaux faisaient remarquer qu’il ne fallait pas s’en tenir aux commentaires italiens : « Les craintes des Iougoslaves, écrivait Lupta, en face des exagéra-