92 LES BALKANS FACE A L’ITALIE Puissances. Il n’est poinl certain que l’histoire soit à jamais effacée. On saisit ici sur le vit' le rôle d’un petit pays que l’expérience a éprouvé avec sévérité, qui a compris la leçon léguée par là défaite de Ferdinand de Cobourg, qui n’a peut-être pas abdiqué toutes ses espérances profondes, mais que la diplomatie d’ancien régime ne laisse pas encore en paix. Si le public français veut bien suivre de près ces vicissitudes, il évoquera dans ce coin de l’Orient toute une grande politique. Et encore une fois ce champ clos favori des diplomates est ouvert sur tout l’horizon européen. D’abord le jeu russe. Combien de fois, au cours de sa brève histoire, la Bulgarie a-t-elle tour à tour encouragé les espoirs et secoué les menaces, qui venaient de Pétersbourg et, plus tard, de Moscou? A peine libérée par les armées russes, elle approuvait l’impatience d’Alexandre de Battenbergou l’insolence de Stamboulof à l’égard des libérateurs. Depuis la révolution bolché-vique, la pénétration russe se fait de plus insidieuse manière. La langue, si ressemblante, favorise la propagande. L’idée de la communauté slave, du « panslavisme », disait-on jadis, n’a jamais abandonné les intellectuels, 1’ « Intelligence ». Les charges financières de l’après-guerre — bien que singulièrement allégées —, es crises économiques successives, la surproduction du tabac, qui faisait la fortune de la Bulgarie du Sud, trois mauvaises récoltes successives de maïs comme celle de cette année encore, la chute du lev — qui semble arrêtée maintenant —, tout cela provoque des mécontentements, favorise le prosélytisme des Soviets. Sans doute accuse-t-on à tort les agrariens d’être complices. Mais les bombes, les deux cents victimes du 16 avril 1925 à