LA QUESTION MACÉDONIENNE 119 propagande bulgare, occupent à Sofia le haut du pavé. Us y sont 73.000.11 n’est pas très difficile de les grouper, devant les yeux éblouis de lord Gladstone, en un défilé qui fasse impression. Sofia n’a grandi que par eux. Mais les uns y sont assis sur des sièges solides, ne songent pas à revenir dans les campagnes pauvres de Macédoine. Quant à la plèbe, grâce à la S. D. N., elle commence à recevoir des terres. Le gouvernement bulgare favorise enfin cette colonisation, féconde pour lui, fructueuse pour la paix. Et tout cela est fort rassurant. 3) Vue du dedans, la question macédonienne n’est plus du tout celle qui se posait en 1903, lors de la révolte de la Macédoine, en 1912 lors de l’affranchissement par les trois armées de la Ligue balkanique, en 1920 même après les traités de paix. La Macédoine méridionale est hellénisée, colonisée : 1 million de Grecs, venus d’Asie Mineure et de Thrace, en ont complètement changé l’aspect dans les campagnes et dans les villes. La Macédoine restée slave est également transformée. La lutte contre le paludisme et les maladies infectieuses, entreprise sur une grande échelle, a donné la première place au médecin, a relégué au second plan l'officier, jadis le maître. L’armée au surplus a accompli une autre besogne utile : elle a construit surtout des routes solides, empierrées, avec des ponts de ciment, qui remplacent les pistes boueuses, la descente autrefois dans le lit même des torrents- El c’est encore œuvre de paix. Le temps travaille donc contre les Macédoniens professionnels, contre ceux qui ont toujours vécu de l’agitation en Macédoine. Il s’agit seulement de police aujourd’hui.