L’AFFAIRE ALBANAISE 49 à la disposition de son alliée toutes ses ressources militaires, financières et de toute autre nature, capables de l’aider à surmonter le conflit si, naturellement, ce concours a été demandé par la partie menacée. » Mais qui menace l’Albanie? L’Italie fasciste poursuit sa politique de prestige. Maîtresse du gouvernement albanais, elle est gênée par la surveillance des légations étrangères, si celles-ci ouvrent les yeux. Il est assez facile de trouver un prétexte pour pousser doucement à la frontière des observateurs importuns. C’est par Belgrade que filtrent les informations sur les travaux stratégiques, sur l’œuvre des officiers italiens, routes, accumulation de munitions, de matériel le long de la frontière iougoslave. La rupture des relations diplomatiques est nécessaire pour amener la fermeture de la frontière. On baisse le rideau pour travailler & l’abri des regards voisins indiscrets. Si l’on veut bien se reporter à une carte de l’Albanie, entourée de tous côtés, sauf au sud, par des terres serbes, on verra que la géographie rend relativement aisée la transformation en place d’armes d’une Albanie italienne. On débarque à Dourreus (Durazzo). Les vallées remontent toutes vers la frontière iougoslave : au nord, depuis Shkodra (Scutari), le Drin vers Prizren; au centre le Mati vers Dibra, le Shkoumbi d’Elbassan au sud du lac d’Okhrid. La plus méridionale de ces routes, suivant la via Eqnatia, l’ancienne voie romaine, est le plus court chemin vers la Macédoine, où l’on espère bien attirer les comitadji bulgares. Ainsi pousse le traité de Tirana. V&fc. 4