— 262 — aux Tchèques. La Prusse était triomphante et la dynastie comprenait plus nettement que par le passé la force que lui offrirait contre les ambitions prussiennes le dévouement des Slaves, et désirait donc une réconciliation avec eux, aussi sincèrement qu'elle avait, quelques années plus tôt, poursuivi une entente avec les Magyars (1). Les Allemands, au contraire, grisés de victoire des Hohenzollern, espéraient plutôt un gouvernement centraliste que celui de Hohenwart qui avait pour tâche de donner satisfaction aux Tchèques. Ils déclarèrent au ministère une guerre à mort. En dépit de l’hostilité des Allemands, le gouvernement prépara une sorte de Compromis avec les Tchèques. Les chefs de la politique tchèque y prirent part. Le Parlement qui avait une majorité centraliste fut dissous et les nouvelles élections donnèrent une majorité de deux tiers au gouvernement. Le 12 septembre 1871, l’empereur signa le fameux rescrit impérial dans lequel il reconnaissait formellement les droits de la Bohême et s’engageait à les observer. Une nouvelle Diète de Prague devait élaborer le projet définitif du Compromis. Un comité de trente membres fut constitué au sein de la Diète. En réponse au rescrit impérial, il proposa une adresse au souverain et un projet de loi sur les nationalités, un nouveau système électoral pour la Bohême et enfin, ce qui était le plus important, un projet de nouvelle Constitution en dix-huit articles nommés « articles fondamentaux ». Les articles fondamentaux devaient régler la position indépendante du royaume de Bohême, ainsi que ses relations avec (1) E. Denis, 0. c.