— 172 — lement et les délégués de Moravie uu peu plus tard ont suivi leur exemple. C’est le commencement de la politique passive des Tchèques qui se prolonge pour des causes diverses jusqu’en 1879 et qui eut pour les Tchèques des conséquences fatales, surtout lorsqu’ils continuèrent cette tactique même dans une situation absolument changée et défavorable à la résistance passive. En résumé, pendant les luttes politiques de 1861-1867, jusqu’à la conclusion du Compromis austro-hongrois, les Tchèques sont restés fidèles à leur programme de 1848 de la fédération autrichienne. Ils le défendirent avec acharnement, même après avoir quitté le Parlement en 1863 contre le gouvernement absolutiste, contre les Allemands centralistes et coutre les Magyars séparatistes. Ils ont succombé sous la coalition de ces trois puissances. Et c’est cet échec qui les a contraints plus tard à changer de programme et de tactique. On voit aussi que tous les efforts politiques des Tchèques étaient en contradiction complète avec la politique extérieure du gouvernement. La politique étrangère de la dynastie était toute opposée aux tendances fédéralistes des Slaves. Pendant que les Tchèques élaboraient leur programme de l’Autriche fédérale, le gouvernement, ayant toujours devant les yeux ses plans à l'extérieur, poursuivait sa politique centraliste allemande, et lorsqu’il se heurta à une résistance invincible de la part des Magyars, pous?é parles événements extérieurs en Allemagne, par l’attitude menaçante de la Prusse et enfin épuisé par la guerre, abandonna la Hongrie aux Magyars pour assurer l’Autriche aux Allemands : il changea sa politique centraliste en une politique dualiste.