— 104 — beaucoup meilleure qu’elle ne l’est aujourd’hui. C’est notamment le développement de la vie politique des diverses nationalités qui fut violemment arrêté. Tous les bienfaits de la Révolution étaient partiellement annihilés. Cela était d’autant plus grave que les conséquences qu’avait amenées la Révolution étaient très profondes. Sans parler du progrès des idées modernes et des principes du droit nouveau, abstraction faite de ce grand événement historique qu’est l'abolition définitive de la société féodale et sa transformation en une société toute moderne, il faut se rappeler principalement que dans la Révolution de 1848 les diverses nationalités autrichiennes avaient célébré leur réveil, leur résurrection politique. En 1848, c’était leur début politique, c’est alors qu’elles ont fait connaître à l'Europe tout entière leur existence. Ce début était des plus heureux. Mais par les calculs politiques des Habs-bourgs et de la bureaucratie centraliste et absolutiste, elles ont vu sombrer toutes leurs espérances ; et lorsqu’il s’agit, dix ans plus tard, de renouveler le constitutionnalisme en Autriche, elles n’étaient, elles ne pouvaient être à la hauteur de leur tâche. La même inexpérience, que les Tchèques et les autres Slaves avaient montrée en 1848, se manifesta aussi pendant les années 1861-1867. La Révolution a contribué non seulement au développement politique des peuples, elle a non seulement aboli l’ancienne société féodale, sinon complètement dans la réalité au moins en théorie, elle a non seulement permis aux peuples autrichiens de faire leur connaissance mutuelle, mais elle a fortifié en fait la monarchie elle-même, elle était seule capable de fonder l’Autriche nouvelle. Nous l’avons dit déjà, l’an 1818 et plus tard les