— 10 — cielle tout d’abord, devait forcément prendre la place des anciennes tendances séparatistes. Ce processus psychologique dans l’esprit des trois peuples divers était encore un appui pour les Habsbourgs, pour l’unité de leur monarchie et pour leurs buts dynastiques. Les anciennes règles constitutionnelles de la Bohême et de la Hongrie ont été ainsi une des causes indirectes de l’asservissement de ces pays. Ainsi, du moment où ces trois pays se trouvèrent réunis sous le sceptre d’un seul souverain, il en découlait nécessairement l’unité naturelle et presque instinctive dans certaines affaires qui ont été soumises par les règles de la constitution féodale à la seule volonté du monarque. Cette unité tout d’abord instinctive, cachée, invisible est devenue plus manifeste plus tard, lorsque le souverain eut établi pour les fonctions, réservées exclusivement à sa personne, des organes particuliers, qui auraient naturellement compétence pour toute la monarchie. En 1527, Ferdinand Ier établit un Conseil secret. Il se composait de quelques membres qui avaient voix consultative dans toutes les affaires importantes de la politique étrangère ; ce n’était pas un corps aux fonctions bien déterminées dont l’existence serait légale et qui ferait partie du rouage constitutionnel et administratif de la monarchie ; ses membres n’étaient autres que les conseillers personnels du roi, dont l’intervention dans les affaires dépendait de la bonne volonté du monarque. Un autre organe commun très important était la Chambre de la Cour, véritable Conseil d’Etat qui, autre voix consultative, avait encore un certain pouvoir de décision dans les af