— 32 — raison de se servir de la violence et d’illégalité pour priver entièrement les Etats des droits politiques qu’ils avaient en core conservés. Il pouvait le faire légalement,par la voie constitutionnelle. S’il a jugé nécessaire de consolider le pouvoir royal et de modifier quelques articles de la constitution féodale en sa faveur, il n’a pas pu le faire autrement que par la Diète même, avec l’approbation des Etats. Il y était lié par la constitution du pays, par les traditions et enfin par la promesse solennelle qu’il avait faite à son avènement aux Etats suivant la vieille coutume. La revision de la constitution par la Diète était dans tous les cas indispensable et du reste très facile dans la situation toute particulière où se trouvait la Diète, après les condamnations impitoyables subies par la noblesse tchèque. Mais cette revision constitutionnelle n’a pas été réalisée par la Diète du pays ; elle a été faite par la seule volonté du monarque. Toutes les modifications dans la constitution delà Bohême, faites dans la période de 1620 à 1627 et consacrées dernièrement par la Constitution Nouvelle en 1627, sont donc un coup d’Etat, illégal et anti-constitutionnel. Elle n’est et ne peut se justifier par aucune théorie du droit public et constitutionnel, ni par cette fameuse théorie « des droits perdus », dont les théoriciens de la cour se sont si souvent servis pour repousser les revendications de Tchèques. Ferdinand II hésitait au commencement à faire ce coup d’Etat. Mais s’il hésitait tout d’abord, il y était d’autant plus résolu à mesure que la fortune favorisait plus tard dans la guerre de Trente ans les Habsbourgs et leurs alliés. Il y était à la fois poussé