— 138 — hostiles à l’indépendance de la Bohême et favorables à la centralisation. Après les élections les Tchèques entrèrent donc dansl’Assem-blée Constituante de Vienne, réunie le 10 juillet, sans formuler de réserves pour la couronne de Saint-Venceslas et pour la situation spéciale des pays bohèmes au point de vue du droit d’Etat. Dans le Parlement central de la Cisleilhanie l’indépendance de la Bohême devait nécessairement disparaître et les pays tchèques seraient soumis à l’autorité de cette assemblée. La réorganisation de toute la monarchie sans exception devait être l’œuvre de ce Parlement central. La convocation de la Diète de Prague, comme nous l’avons vu, fut ajournée, ce qui empêcha les tchèques de voter une Constitution pour la Bohème. Les Allemands de Bohème se prononcèrent très nettement contre tout projet d’indépendance du pays. Dans l’Assemblée Constituante il u’y avait guère de majorité qui consentirait à accorder à la couronne Tchèque une situation spéciale, différente de celle des autres provinces cisleithanes. En revanche, il y était une majorité certaine, qui était disposée à accorder aux divers pays une autonomie assez étendue et mettre le principe fédéraliste en harmonie avec l’unité de la monarchie. Les représentants de la Bohême pouvaient donc très difficilement y faire prévaloir leurs idées et leurs droits; ainsi leurs efforts vers l’indépendance devaient naturellement prendre une autre nature et se modifier en leur substance : ils devaient s’efforcer de conquérir aux diverses provinces de la monarchie, désormais juridiquement égales, la plus large autonomie administrative. Il ne s’agissait plus de l’indépendance, de droit historique d’état de la Bohème ; le pro- \