— 6 — complètement indépendant des deux autres. Ce n’était qu’une union personnelle. La plus importante était la Bohême, non seulement parla vaste étendue de son territoire, mais encore par le rôle considérable qu’elle a joué tout récemment dans l’histoire de l’Europe. Les pays héréditaires autrichiens étaient depuis longtemps entre les mains des Habsbourgs qui y exerçaient le pouvoir absolu. Ce pouvoir en effet n’y était presque pas limité par les droits et les privilèges des Etats ; les fonctions gouvernementales y étaient réservées exclusivement à la maison des souverains, dont la volonté était l’unique source du droit et du pouvoir. C’étaient les pays héréditaires et, c’est par eux seuls que l’Autriche faisait partie de l’Empire d’Allemagne. En Hongrie, la situation sous le premier Habsbourg était tout autre. D’une part, ce pays était agité par les luttes contre les Turcs qui occupaient la plus grande partie du pays, d’autre part, la Transylvanie avait son souverain national, adversaire déclaré de Ferdinand I. Dans ce pays, toujours menacé par les Turcs et divisé par les discordes intérieures qui existaient entre les souverains de la Transylvanie et le roi légitime de Hongrie, le pouvoir de ce dernier était très limité par les vieilles lois constitutionnelles votées par les Etats de la Diète aux siècles précédents et consacrées à la fois par l’histoire et par la tradition. Enfin en Bohême, dans la partie la plus importante de la monarchie, le pouvoir royal était aussi limité par les droits de la Diète, droits qui ont été codifiés dans un recueil de lois de 1500 sous le roi Wladis-las Jagello.