— 92 — et flans leur condition matérielle, ils ont pu prêter désormais à la cause de leur nationalité un secours efficace. — Les conditions de la lutte nationale se sont ainsi transformées par l’affranchissement des paysans, et en même temps son caractère : de littéraire et d’historique qu’elle était jusqu’alors presque exclusivement, sauf chez les Magyars, elle est devenue politique, et l’est restée. Quelques mois de liberté de la presse et de liberté de la tribune avaient suffi à donner pour toujours au mouvement des nationalités cette direction nouvelle démontrant une fois de plus quel lien indissoluble unit les idées de nationalité et de liberté (1). La Révolution de 1848 a amené nécessairement une autre conséquence considérable qui sera désormais un autre trait caractéristique des luttes politiques en Bohème la rivalité des Tchèques et des Allemands. Il est vrai qu’une certaine rivalité entre ces deux races existait déjà dans les siècles précédents. Elle était inévitable au contact constant de deux peuples, qui habitaient le même pays, les mêmes districts, les mêmes villages, l’un à côté de l'autre. Mais ce n’étaient pas des luttes nationales dans le sens moderne de ce mot. Les vraies luttes nationales modernes, faites toutes au nom des droits des nationalités pour l’égalité des peuples, pour l’égalité dans l’administration, dans la législation, dans l’organisation judiciaire, pour l’égalité des langues ne commencent qu’avec la Révolution et avec le consti-tutionalisme moderne. A la veille de la Révolution les diverses nationalités autri- (1) L. Eisenmann, 0. c., p. 147.