— 211 — grie, on suspendit pour toute la monarchie la Constitution de février. On voulait donc entamer les négociations avec les Magyars et les amener à l’adoption d’une Constitution unitaire pour toute la monarchie. Du reste, le Gouvernement de Belcredi était disposé à faire quelques concessions à la Hongrie. Quand les négociations entre les Magyars et la couronne seraient terminées et si le résultat était acceptable pour la couronne et conciliable avec l’unité de la monarchie, le gouvernement voulait présenter celte élaboration aux Diètes des pays pour connaître leur avis et leur conseil. Leur avis ne serait que consultatif et la décision finale appartiendrait toujours au monarque seul. Cette suspension de la Constitution n’avait d’autre but que de donner plus de liberté au Gouvernement pour les négociations avec les Magyars. Après la guerre austro-prussienne, le gouvernement était dans une situation très difficile vis-à-vis de la Hongrie ; les Magyars étaient inflexibles et les événements antérieurs, les actes constitutionnels, la Constitution de février même, tout cela était très favorable au dualisme. En outre, les centralistes allemands avaient reconnu qu’il leur serait absolument impossible de sauver le centralisme dans toute la monarchie. Au moins fallait-il le maintenir eu Cisleithanie-et y conserver leur suprématie sur les autres nations. Ainsi ils commencent à consentir à la division de la monarchie suivant le désir des Magyars et à rétablissement du dualisme. Pendant les négociations les Tchèques firent entendre leurs protestations contre les concessions aux Magyars. Mais en dépit de la résistance des autonomistes cisleithans, le Compromis fut