— 30 — est resté en Bohême capable de réveiller i’esprit de dignité et d’indépendance, on travaille encore 120 ans à l'anéantissement définitif du peuple. Ce n'est qu’après ces 120 ans, en 1749 que le procès d’une centralisation décisive commence sous Marie-Thérèse et par là aussi la seconde période de l’évolution constitutionnelle de la Bohême et de l’Autriche. Dans cette lutte d’une nation contre la dynastie usurpatrice le rôle de l’Eglise catholique était celui du bourreau. La cour espagnole comme la cour autrichienne sont devenues des ferventes catholiques parce que cela servait à souhait leurs desseins dynastiques. La religion, l’oppression de l'hérésie et la défense de la vraie foi étaient toujours un excellent prétexte, dont les Habsbourgs pouvaient se servir pour masquer leurs véritables plans de la domination de l’Europe centrale et occidentale. En vérité, la question religieuse dans les luttes des Habsbourgs contre les Tchèques n’avait jamais qu’une importance secondaire et était toujours reléguée au second plan. Seulement l’Eglise catholique et les Habsbourgs se sont rendu réciproquement service dans toute l’Euiope, et particulièrement en Bohême. Ferdinand 11 a écrasé les Etats tchèques, a remanié la constitution du pays, a établi l’absolutisme gouvernemental, l’Eglise catholique après la fin de la guerre de Trente ans, reconnaissante aux Habsbourgs de tout ce qu’ils ont fait pour elle dans cette période difficile, s’est chargée de rendre durable leur œuvre et d’extirper de l’âme de la nation tchèque tout esprit d’hérésie, d’indépendance et d’initiative. Elle s’employa à cette besogne avec une habileté remarquable et eût presque réussi si quelques