— 85 — tchèques, Joseph Dobrovsky ; bientôt son exemple est suivi par une grande foule d’autres, parmi lesquels de nombreux membres du clergé catholique, les Kollar, Peltzel, Marck, ¿Youngmann, Kramerins, Palatsky, Chafarzik, Tchélakovsky, Havlitchek et beaucoup d’autres. Ce mouvement intellectuel qui amena la renaissance complète du peuple tchèque a commencé encore avant Joseph II, car il était dans l’air du xviii* siècle et la conséquence des doctrines philosophiques du droit naturel. Plus tard, dans ce premier mouvement littéraire, le romantisme joua un rôle assez considérable et fut aussi une des sources où les éveilleurs tchèques puisèrent leurs idées en faveur de leur cause nationale. Par son action Joseph II accéléra ce processus de résurrection. Il n’a rien compris de ce mouvement, il a aussi très mal compris les idées du siècle rationaliste et en a tiré des conséquences opposées à celles toutes naturelles qu’en ont tirées les éveilleurs nationaux tchèques. Nous avons parlé plus haut d’une façon assez étendue de ses efforts. Il ne nous reste qu’à montrer ses résultats. Il a voulu faire de l’Autriche un Etat moderne centraliste et uniforme. 11 a voulu l’uniformité dans l’administration, la législation et la langue. De l’Autriche, où huit nationalités se serraient l’une contre l’autre, il a voulu faire un Etat allemand. 11 est allé trop vite dans l’application de ses idées et par là ses procédés ont vexé tous les peuples et toutes les classes de la population, à l’exception de la bureaucratie nouvellement créée. L’Etat centralisé avec tous les attributs de la souveraineté, débarrassé de l’influence gênante de la noblesse féodale, voilà son but final. Seulement pour l’atteindre il croyait pouvoir