question. Lequel de ces deux principes est essentiel, est plus vrai et qui est plus capable d’amener enfin la solution définitive du problème autrichien et tchèque ? Evidemment le droit naturel est essentiel ; et invoquer le droit historique est du reste assez dangereux parce que ce principe peut être invoqué même contre les Tchèques eux-mêmes. A toute époque de la politique tchèque on sentait la force du droit naturel et toutes les luttes nationales étaient menées exclusivement au nom de ce droit. Les Vieux Tchèques, les Jeunes Tchèques (et les radicaux) proclament le droit historique comme un dogme et aussitôt ils se lancent dans une politique opportuniste où le droit historique disparaît complètement ; ils luttent pour obtenir quelques concessions nationales et c’est au nom du droit naturel qu’ils doivent combattre et qu’ils obtiennent ces concessions. Ils proclament qu’ils ne veulent jamais renoncer à leur droit historique et en pratique ils doivent constamment reconnaître qne c’est uniquement le principe du droit naturel qui leur facilite d’avoir quelques succès réels dans la politique. Il est vrai, le droit historique n'est pas sans valeur. Mais pour pouvoir s’en servir, il faut que la situation politique soit favorable. Autrement il n’a rien de réel et de réalisable. Ses partisans ne s’aperçoivent pas que pour justifier, maintenir et reconquérir leur droit historique, il faut avoir une force matérielle, tandis que le droit naturel a une force morale propre et invincible et on ne peut pas éternellement piétiner ce droit. L’histoire du peuple tchèque elle-même le montre suffisamment. On le comprend aujourd’hui en Bohême et ce programme y a perdu beaucoup de terrain. Mais les jeunes Tchèques persistent dans cette équi-