— 228 — La seconde réforme électorale faite en 1882 a donné le droit de suffrage au Reichsrat dans les curies des villes et des campa-pagnes à chaque contribuable payant 5 florins d’impôts directs. Elle diminua l’influence de la haute et de la moyenne bourgeoisie au profit de la petite bourgeoisie, des artisans et petits commerçants ; par là le parti libéral allemand était affaibli et les Tchèques et les Allemands conservateurs fortifie's. Par la troisième réforme électorale, en 1896, aux quatre curies existantes, une cinquième curie était ajoutée comprenant tous les sujets autrichiens âgés de plus de 24 ans, qui remplissent les conditions générales de l’électorat, qu’ils soient déjà électeurs privilégiés ou non. Cette curie reçut 72 mandats répartis, eux aussi, entre les provinces et les circonscriptions suivant trois principes de Schmerling : étendue, population, contribution. Cette réforme e'tablit en Autriche le suffrage universel combiné pour une partie des électeurs avec le vote plural. Elle a eu une grande influence sur la composition du Parlement. Mais la dernière réforme électorale 1906-1907, qui a établi enfin, en Autriche, le suffrage universel pur et simple et qui a aboli le système des curies, a dépassé de beaucoup par son importance toutes les réformes constitutionnelles antérieures. On verra encore quelle fut sa véritable influenee. Mais outre qu’elle a complètement modifié la composition et l’esprit du Parlement autrichien, elle a considérablement fortifié la Chambre des députés elle-même et relevé le prestige du parlementarisme en Autriche. Elle a modifié complètement la situation politique parmi toutes les nations slaves et allemandes et elle a aussi donné un autre caractère aux luttes nationales entre les Tchè-