— 267 — ser la résistance de la Dicte de Prague, furent employés pour obtenir cette majorité allemande. Les Tchèques, qui refusèrent de paraître au Reichsrat, quittèrent maintenant la Diète de Prague, En Moravie, des procédés analogues aboutirent au même résultat. Pour en finir d’un seul coup avec la résistance passive des Tchèques dans le Parlement, le cabinet modifia le régime électoral du Reichsrat. On enleva aux Diètes le droit de choisir les délégués au Reichsrat en établissant un système d’élections directes par une loi, votée le 2 avril 1873 par le Parlement. Le centralisme était donc encore confirmé, car les élections directes étaient l’expression claire de l’uniformité de la Cisleithanie. Le système de Schmerling favorisant les Allemands fut conservé aussi pour le nouveau mode d’élection ; et les élections nouvelles donnèrent aussi la majorité au gouvernement. Dans une telle situation il était difficile pour les Tchèques de se défendre. L'heure de la défaite de la résistance passive approchait. La presse viennoise menait contre les Tchèques une campagne furibonde, les dénonçait « comme une bande de chiens, un troupeau de loups affamés, une horde d’hyènes qui dérobent les cadavres »; elle flétrissait leur demande d’introduire l’égalité des deux dialectes en Moravie comme « un non-sens et une injustice pour les Allemands, si supérieurs en civilisation » ; elle pressait le ministère de ne plus se contenter de demi-mesure et de suivre l’exemple des Prussiens en Alsace et en Pologne. Lasser, ministre de l’intérieur, s’efforçait de la satisfaire (1). M)E. Denis, O. c., Il, p. 546.