— 78 — droit écrit et la réalité politique. L’administration et la législation étaient centralisées au plus haut degré, tandis que le droit public de la Bohême continuait de rester dans la théorie en vigueur et d’être tacitement reconnu. Mais la force centralisatrice de la bureaucratie et de la législation, communs à tous les pays, était beaucoup plus puissante que tous les éléments abstraits de l’autonomie de la Bohême et de son indépendance, disparue du reste en réalité depuis longtemps. C’est dans celte situation obscure que la Révolution de 1848 surprend la Bohême et l’Autriche. Et 1848 est aussi une date très importante pour l’évolution politique de ces pays. Contre le régime absolutiste et le système féodal les théories nouvelles des droits de l'homme et du citoyen sont invoquées ; on demande une Constitution et la garantie des droits individuels, entre autre, l’égalité nationale. Le peuple tchèque réveillé à la vie politique se souvient de l’ancienne indépendance de la couronne de Saint-Venceslas ; soutenus par les principes du droit des nationalités, les Tchèques prennent part au mouvement révolutionnaire pour conquérir leur indépendance antérieure. Ils demandaient une Constitution pour la couronne de Bohême ; tout d’abord ils ne voulaient avoir rien de commun avec un Parlement central, qui serait l’expression de l’uniformité de la monarchie centralisée et qui consacrerait définitivèment cette centralisation imposée au peuple par la violence dans les luîtes des siècles précédents. Mais contraints par la nécessité politique et menacés par le danger pangermanique, les Tchèques', après quelques efforts