— 260 — Toute la nation, la noblesse en tète, revendique donc une situation indépendante comme celle de la Hongrie. Le peuple y voit l’unique solution du problème autrichien. Le droit d’Etat devint une sorte de dogme intangible ; toutes les manifestations et les discours sont empreints d’un mystique enthousiasme, pro-venantde ce programme très peu conforme à la réalite'. Les querelles des Allemands et des Tchèques deviennent plus âpres parce que les Allemands voient dans cette attitude des Tchèques une attaque contre leur hégémonie et même leur existence. En Bohême, dans les journaux et dans les réunions, on discutait la réorganisation de l’Autriche sur la base trialiste et l’on élaborait déjà les projets du futur Compromis austro-tchèque. La politique de la résistance passive, inaugurée en 1863 au Reichsrat, continue. Les partis politiques en Autriche se divisèrent en deux groupes: les partisans de la Constitution et ses adversaires ; les premiers étaient des Allemands, les seconds étaient toutes les autres nationalités, une partie des Allemands conservateurs, et surtout les Tchèques et les Polonais. La majorité allemande dans la période de 1870 était impuissante à cause des querelles intestines. Les Tchèques refusèrent de paraître au Reichsrat et en même temps ils combattaient violemment le nouveau régime. Le ministère des roturiers formé après le Compromis se trouva ainsi aux prises avec des difficultés énormes. Enfin le Reichsrat perdit. toute force morale et réelle lorsque les représentants du Tyrolle quittèrent ainsi que ceux de la Bukovine et les Polonais avec les Slovènes. Finalement, la question tchèque et la résistance du peuple de Bohême amenèrent la chute du ministère et la néces-