— 93 — chiennes, principalement les Tchèques et les Allemands, étaient tous unis dans une même haine de l’absolutisme. Il n’y avait rien entre eux de ces haines mutuelles qui ont écla,té plus tard. C’est que l’absolutisme pesait très lourdement sur tous les peuples, ne voyant que ce qui les rapprochait, c'est-à-dire le commun désir de liberté politique et nationale. Au commencement de la Révolution les Allemands, en Autriche comme en Allemagne, accompagnaient de tous leurs vœux la lutte des Italiens et des Slaves contre la réaction et ils suivaient môme avec intérêt et sympathie les progrès du réveil tchèque ; car les Tchèques travaillaient dans leurs revendications à la ruine de l’absolutisme et tant que celui-ci existait, on ne s’aperçut pas qu’à l'heure du triomphe des discordes graves pourraient se produire entre les divers peuples libérés. Cette harmonie entre les Tchèques et les Allemands se manifesta très clairement en Bohême, à Prague, dans les premiers troubles révolutionnaires. En effet, les Tchèques étaient des premiers qui ouvrirent la voie de la Révolution en 1848 par la convocation d’une réunion publique dans les bains de Saint-Ven-ceslas à Prague, où ils formulèrent, en communauté avec les Allemands de Bohême, leurs revendications politiques et sociales. Entre autre on y élabora un programme national qui servit plus tard de base aux réclamations tchèques. Il y était notamment question d’un article capital du programme national tchèque.: l’indépendance d’Etat. Même les Allemands de Bohème l’acceptèrent et c’est là un fait très important. En vérité, il y avait au commencement de la Révolution, chez les Allemands de Bohême, un patriotisme local très développé et ils se sentaient, quoique