— 23 — plus tard travailler pour lui au moment donné, lorsqu’il engagerait directement la lutte contre la noblesse. Il établit ainsi dans les villes une sorte d’absolutisme pour détruire à son tour la noblesse. D’un côté donc se trouve dans les luttes postérieures de la Bohême contre les llabsbourgs la noblesse, qui, ayant asservi le peuple, ne lutte contre les rois que pour ses intérêts personnels les plus égoïstes, de l’autre côté la monarchie, consciente de son but, avec ses tendances centralisatrices qui, s’acheminant directement vers l’absolutisme gouvernemental, sacrifie, elle aussi, le bien-être du peuple à ses conceptions dynastiques. De l’un comme de l’autre côté le peuple a été traité de la même manière. Ainsi on peut s’expliquer cette apathie politique et l'indifférence complète de la population tchèque après la iMontagne Blanche et la facilité avec laquelle la noblesse tchèque fut écrasée par les Habsbourgs dans les quelques heures que dura la bataille. Le peuple n’y avait rien à perdre et c'est pour cela qu’il s’en abstint complètement. C'est entre ces deux extrémités, l’absolutisme gouvernemental et l’oligarchie de la noblesse, que se développe toute la vie politique de la Bohème dans le siècle qui précède la bataille de la Montagne Blanche. La lutte religieuse contribue à passionner les ennemis, à envenimer les hostilités. Ici c'est la noblesse protestante tchèque, là la dynastie catholique des Habsbourgs. Personne ne se soucie du peuple et de l’avenir de l’état tchèque : l’un est aveuglé par ses désirs dynastiques, l’autre par ses intérêts matériels immédiats. La suppression de la nation en sera la conséquence quel