— 112 — passionnée, les rancunes des Tchèques ot des Allemands se montrèrent ouvertement; elles avaient éclaté déjà quelques jours avant la convocation des électeurs pour des causes différentes, notamment pour la seconde pétition de Prague et pour l’ordre de cabinet du 8 avril, qui, en promettant aux Tchèques une certaine indépendance, souleva en eux un enthousiasme général, mais en même temps provoqua le mécontentement des Allemands de Bohême. L’attitude du Conseil national tchèque, elle aussi, comme nous l’avons vu plus haut, fournit prétexte aux discordes. Du moment où les élections au Parlement de Francfort furent admises par le gouvernement, la lutte entre les deux peuples éclata ouvertement. On remarqua qu’il y a des divergences essentielles entre ces deux races dans la couronne de Saint-Ven-ceslas et qu’il est impossible de concilier pour un temps durable des intérêts si contraires. Les Tchèques ne voulaient pas participer aax élections et niaient la légitimité de la députation allemande à Francfort, qui ne pouvait pas engager les Tchèques et la Bohême tout entière, les Allemands de Bohème, au contraire, n’avaient d’autres désirs qu’aller à Francfort et entrer dans la Grande-Allemagne. L’attitude des Tchèques fut exposée et fixée par la lettre fameuse, adressée par Palatskv à la commission des cinquante, lorsqu’il reçut d’elle l’invitai ion de prendre part à ses travaux préparatoires pour l’Assemblée Constituante. Dans cette lettre il conteste l'affirmation des Allemands, que la Bohême ait toujours appartenu à l’Allemagne. Les rapports do l’Allemagne et de la Bohême étaient, suivant lui, des rapports de souverains et nulle-