triche fédérale puissante, le dualisme, qui signifie la ruine pour tous les Slaves en Autriche-Hongrie. Ils continueront donc la politique fédéraliste telle que l’a précisée, en 1818, PalaUky. Mais quelques autres événements montrent que les Tchèques se préparent déjà à reprendre le programme historique. Ils imitent les Magyars dans leur résistance passive et quittent en 1863 le Reichsrat de Schmerling. Ils introduisent cette tactique en 1867, à la Diète de Prague. Ils publient des protestations véhémentes où ils parlent incessamment du droit d’Etat de la Bohême. Ils sont fédéralistes en ce qu’ils reconnaissent la nécessité d’une union étroite avec l’Autriche ; ils sont séparatistes en ce qu’ils voudraient que cette union respectât le plus possible les anciens droits delà Couronne. Mais dans tous les cas ils étaient contre le dualisme et le principe fédéraliste était le trait caractéristique du programme tchèque; jusqu’en 1867, les Tchèques prirent pour point de départ de leur politique le Diplôme d’octobre et réclamèrent son application sincère. Le Compromis austro-hongrois et la Constitution de 1867 ont enfin amené ce que la politique de la résistance passive et l’imitation de la tactique des Magyars faisaient prévoir: le programme du droit d’Etat. La noblesse tchèque, qui grâce au système électoral de Schmerling avait une influence prépondérante dans la Diète de Bohême, leva la première le drapeau du droit d’Etat. Les Tchèques voyant échouer tous leurs projets fédéralistes, voyant surtout eux aussi comme la noblesse elle-même, d’un œil jaloux, le succès de la Hongrie, qui était pourtant juridiquement égale à la Bohème, se jetèrent dans les bras de la noblesse. Les nobles tchèques avaient à cette époque une in-