— 201 — Cet absolutisme et avec lui le centralisme — car l’absolutisme, comme nous l'avons vu, fut de tout temps dans l’bistoire de l’Autriche accompagné du centralisme — ont trouvé un solide appui dans un autre corps organisé par la Patente, dans le Conseil d’Etat. Ses membres nommés par l’empereur étaient les hauts bureaucrates, partisans farouches du centralisme, de l’uniformité de la monarchie et de l’absolutisme. Sa première fonction était de paralyser le droit d’initiative parlementaire. Il examinait tous les projets de loi et en donnait son avis ; de même il contribuait à la confection des ordonnances et des règlements d’administration publique. Il siégeait avec voix consultative au Conseil des ministres. Sa compétence s’étendait même aux projets de loi dans les Diètes. Nous avons vu que le Diplôme d'octobre était caractérisé principalement par ses principes dualistes. La Patente de février suit la même direction. Elle établit le Ueichsrat étroit et plénier suivant les règles du Diplôme : pour tout l’empire le Ueichsrat plénier, y compris les députés des pays hongrois, pour les pays cisleithans le Reichsrat étroit. La compétence du Reichsrat plénier était délimitée strictement dans le Diplôme. 11 en était déjà question plus haut. Les pays représentés dans ce corps se montraient comme des unités théoriquement égales, ayant les mêmes rapports avec le gouvernement. Mais avec le Parlement étroit où les pays cisleithaus seuls avaient à envoyer leurs délégués, la situation se modifie complètement. D’une paît, le principe de l’égalité de toutes les parties de la monarchie est aboli, car le degré d’indépendance des pays hongrois, soumis à un seul cofps central, est bien plus élevé que celui des pays cisiei-