— 257 — pourquoi les nobles de la Bohême, qui n’étaient jamais ni tchèques ni patriotes, furent pendant vingt ans les guides politiques du mouvement national tchèque. Il y avait encore d’autres causes dans cette préponde'rance de la noblesse dans le mouvement politique de 1867 à 1879. Les leaders populaires du peuple Palatsky et Rieger voyaient très bien l’importance de la noblesse magyare dans les luttes politiques pour l’indépendance de la Hongrie en 1848 et en 1867. C’était en réalité la noblesse seule qui y avait gagné la cause. Et ils se plaignaient tous deux de la noblesse tchèque, germanisée, devenue étrangère au peuple, qui aurait pu rendre des services inappréciables à la nation. En 1848, Rieger était assez hostile à son influence, ayant des idées assez libérales et même radicales. Mais plus tard, lorsque la noblesse montra un vrai souci de l’iudépendance du peuple, Rieger devint plus accessible à l’influence des nobles et enfin il se jeta complètement dans leurs bras. Il voyait en eux la meilleure garantie du succès futur. En 1860, les nobles tchèques se montrent assez indifférents au sort de la Bohême. Avec la noblesse des autres pays ils luttent contre les bureaucrates centralisateurs et collaborent à la publication du Diplôme d’octobre mais uniquement pour leur arracher le pouvoir dans les provinces devenues partiellement indépendantes et remplacer simplement la bureaucratie. C’est à cette époque que Rieger se plaignait amèrement d’eux. Maintenant qu’ils ont vu la noblesse magyare bénéficier de sa résistance inflexible, ils se décident à faire de même. Palatsky et Rieger, chefs du parti national, des Vieux-Tchèques, devaient Benès 17